Communauté Uros et Chimo, lac Titicaca, Pérou

Ses recherches marquent une avancée significative dans la compréhension de ces communautés en restituant la première analyse approfondie de leur mode de vie. Quelques années plus tard, d’autres anthropologues européens, comme le polonais Solc Václav⁴, ont étudié les populations de pêcheurs établis à l’embouchure du Desaguadero⁵ et leur usage de la totora. Ces travaux présentent un tableau précis sur le mode de vie des Uros et autres populations du lac. Le point de vue de ces derniers sur le monde et la société y est relaté. Ces études mettent en avant l’ingéniosité et l’originalité de leurs pratiques.

Les années 1980 et 1990 ont vu émerger plusieurs études qui contextualisent les chroniques et autres écrits qui portent sur les Uros. Le regard occidental sur les populations autochtones imprègne les témoignages qui ont traversé les siècles. Certains auteurs ont cherché à combiner les légendes populaires, les données archéologiques et géologiques ainsi que des témoignages actuels pour retracer une chronologie des migrations de population des peuples du lac et des enjeux géopolitiques auxquels ils ont dû se confronter. C’est le cas de plusieurs chercheurs, tels que l’historien Nathan Wachtel⁶, l’écrivaine Alfonsina Barrionuevo⁷, le sociologue Walter Andritzky⁸, et l’ethnologue Thérèse Bouysse-Cassagne⁹.

Fortunato Escobar Mamani, docteur en droit mexicain, a participé au début des années 2000 à la réflexion sur cet habitat lacustre. Sa thèse précise les enjeux territoriaux et l’organisation politique interne et externe aux îles flottantes, à travers les droits appliqués au sein de la communauté uru et les relations qu’elle entretient avec les institutions étatiques.

Sur la même période, à la suite d’une étude génétique publiée par le journal scientifique “Plos One”11, les communautés des premiers peuples originaires de l’Altiplano, dont font partie les Uros, se sont rassemblés et ont partagé leurs connaissances.

Section de totora
Section de totora à l'encre de chine, Puno, 2024

Solc Václav, Los aymaras de las islas del Titicaca, Mexico, México: Instituto Indigenista Interamericano, 1969, 194 p.

Takahashi Guevara Ken, Felipe Obando Oscar et Acuña Azarte Julia, « Atlas de Sequías Hidrológicas de la Región Hidrográfica du Titicaca », 2017 p. 41.

Tantaleán Henry et Ysela Leyva María, « De la huanca a la estela: la formation de los asentements permanents (1400 ANE-350 DNE) de la cuenca norte du Titicaca », Bulletin de l’Institut Français d’Études Andines, 2011, 40 (2), p. 259-287.